Ils n’auront même pas eu le temps d’aller jusqu’aux champs. Promis pour une commercialisation dès le printemps 2020, les tracteurs Mancel ne verront finalement pas le jour.
Rappelons les faits. Propriété de Sinomach, colosse de l’industrie chinoise, Yto faisait l’acquisition en 2011 de l’ex-site McCormick (Argo) à Saint Dizier en Haute Marne, promettant de maintenir les 206 emplois en poste, même d’en créer 400 supplémentaires à l’horizon 2015 afin d’y assembler des tracteurs. Des promesses qui n’ont jamais été tenues et ont été suivies de lourdes restructurations de son activité mais également de licenciements. (voir article du 9/11/18) Nouveau plan social et délocalisation de la production des transmissions en Chine, l’annonce du 8 novembre 2018 contrastait avec celle suivait quelques semaines plus tard. Yto annonçait son intention de développer les activités du site de Saint-Dizier et d’y fabriquer une nouvelle génération de tracteurs agricoles. Difficile de croire alors à ce constructeur, qui ne cesse de faire des promesses qu’il ne sait tenir.
Le low-cost à la française
Et pourtant, une équipe est bel et bien constituée et a pour mission de mener le projet « FLYE ». (First Leaning Yto Europe ou Première Expérience pour Yto Europe) à terme. Elle crée une marque, une identité et un produit. Ce sera Mancel, en rapport avec une technique de traction équine et aura comme nurserie l’usine de Saint-Dizier. Contre toute attente, le projet devient réalité et Mancel fait son coming-out au SIMA en février 2019 (voir article du 4/03/19), soit quatre mois seulement après les premiers coups de crayon. Moteur FPT 4 cylindres archi connu, transmission semi-Powershift provenant des anciens Case IH MX et McCormick MTX, un équipement assez pragmatique, simple mais complet. S’ils sont encore des prototypes, les Mancel exposés pour la première fois, fièrement estampillés du label “Made in France” avaient de beaux arguments pour séduire une clientèle en quête de solutions économiques et de simplicité. Mais voilà, la direction de Sinomach avait déjà d’autres plans au SIMA que celui de lancer une marque de tracteurs conçus et assemblés en France, dans un contexte compliqué en Chine.
Un site meurtrit
Baisse des marchés financiers, faillites d’